Pourquoi j’ai beaucoup "appris en apprenant" aux autres (peut-être même plus qu’avec n’importe quoi finalement 👨🏫😅)
- par Eric Weiss
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- 23 déc., 2024

Quand j’ai commencé à enseigner à l’université, je n’avais ni l’expérience d’un enseignant confirmé, ni parfois la maîtrise totale des matières que je devais transmettre. Je me sentais parfois en équilibre sur un fil, entre la légitimité et l’imposture. Pourtant, cette situation m’a permis de découvrir une vérité essentielle : enseigner, c’est avant tout une posture, un état d’esprit, et non une question d’expertise absolue. 😊
Si tu fais une erreur dans tes affaires, tu apprends.
J’ai eu droit à des tentatives de redressement en TVA (là j’ai toujours gagné), à des contrôles pour vente à soi-même (là j’ai perdu), à des dizaines de procès divers, sur des questions de refus de vendre, de problème avec mes maîtres d’œuvre, sans oublié le temps où je faisais de l’investissement immobilier en masse, source de réjouissance sur les expulsion de locataires indélicats et autres plaisirs avec des copropriétés… Mais le prix de ces expériences donne le vertige (là je pense en millions en ce qui me concerne arg.
Si tu fais plein de formations, tu apprends.
J’ai suivi des formations nombreuses, initiale avec une agrégation d’économie gestion, plein de livres sans image, mais aussi de nombreuses formations dans des domaines d’expertises variés, dans différents pays…
Mais…
Là où j’ai certainement le plus appris, c’est en apprenant aux autres !!! Là quand tu dis des conneries, cela finit par se voir un peu… et ce n’est pas terrible. Tu dois donc clairement apprendre à vérifier ce que tu vas dire… et ça dans la vie normale, ce n’est pas si clair.
Cette réflexion dépasse largement le cadre de l’enseignement. Elle s’applique aussi à nos opérations de marchands de biens immobiliers et à l’entrepreneuriat en général.
Dans ce métier, comme dans la transmission, l’expertise technique est précieuse, mais elle n’est pas tout. Ce qui compte vraiment, ce sont les qualités humaines : apprendre en permanence, écouter, s’adapter et inspirer.
Je développe…
L’expérience : un levier, pas une finalité
Dans le cadre du déploiement du réseau des responsables pédagogiques de zone (RPZ) pour la FMDB (Fédération des Marchands de Biens), une question légitime nous a été beaucoup posée : “Quel sera le degré d’expérience requis des RPZ dans leur zone respective ?”
La réponse que j’apporte, forte de mon expérience, est claire : l’expérience sera suffisante, mais ce n’est pas ce qui les définira, encore moins la priorité absolue. ✨
En immobilier, nous savons tous que ce n’est pas la simple accumulation de projets qui garantit la réussite d’une opération. Ce qui compte, c’est la capacité à :
- Coordonner les bons acteurs : architectes, notaires, géomètres, urbanistes.
- Comprendre les besoins et les attentes des clients, des partenaires ou des collectivités.
- Anticiper les imprévus et y répondre avec créativité.
De la même manière, un bon formateur ou accompagnant n’a pas besoin de tout savoir. Il doit savoir mobiliser les bonnes ressources, poser les bonnes questions et transmettre une envie d’apprendre et de progresser. 🚀
Transmettre : un art partagé avec notre métier
Dans nos opérations immobilières, le rôle d’un marchand de biens ne se limite pas à maîtriser la technique. Réussir une opération, c’est souvent :
- Convaincre : qu’il s’agisse d’un vendeur, d’une banque ou d’un acquéreur, il faut savoir inspirer confiance. 🙌
- Écouter et traduire les besoins : un bien n’apporte de la valeur que lorsqu’il répond à une attente claire : négocier avec le vendeur… négocier avec l’acheteur nécessite d’avoir VRAIMENT compris ce qu’ils veulent.
- Coordonner des expertises variées : l’urbaniste, l’avocat ou l’agent immobilier n’ont pas besoin de tout savoir sur le métier de marchand de biens, mais ils doivent être guidés efficacement pour travailler en synergie.
C’est exactement ce que j’ai expérimenté lorsque j’ai débuté comme enseignant. Je ne pouvais pas tout maîtriser, mais je savais m’appuyer sur les ressources, les questionner, et créer un environnement où chacun pouvait progresser.
Dans nos formations à la FMDB, c’est cette même philosophie que nous voulons insuffler aux RPZ. Ils ne seront pas des encyclopédies vivantes de l’immobilier, mais des passeurs capables de structurer, d’inspirer et de guider. 🌟
Apprendre à travers ses apprenants
Une des leçons les plus précieuses que j’ai tirées de mes premières expériences d’enseignement, c’est que les meilleurs apprenants sont souvent ceux qui nous poussent à apprendre nous-mêmes.
Dans nos opérations immobilières, combien de fois un vendeur ou un investisseur nous a-t-il confrontés à des questions inattendues ? Combien de fois une situation imprévue nous a-t-elle obligés à réinventer nos pratiques, à explorer un angle que nous n’avions jamais envisagé ? 🔍
De la même manière, en tant que formateurs ou accompagnants, nous devons être prêts à apprendre des questions et des défis que posent nos apprenants. Un bon formateur ne se contente pas d’enseigner ; il écoute, il s’adapte, il évolue avec eux.
C’est un état d’esprit qui, je crois, est également au cœur de la réussite en tant que marchand de biens : savoir remettre en question ses acquis, ne jamais considérer qu’on sait tout, et rester curieux.
Un réseau d’expertises complémentaires
En réalité, nous avons tous la chance de pouvoir nous appuyer sur un réseau incroyable de partenaires : avocats, notaires, urbanistes, agents immobiliers, diagnostiqueurs… Ces experts n’ont pas tous une vision globale du métier de marchand de biens, et pourtant, leur contribution est essentielle. 🤝
C’est la même logique qui s’applique aux RPZ. Leur rôle ne sera pas d’être omniscients, mais de coordonner, relayer et structurer les savoirs pour que chaque apprenant trouve des réponses utiles et pertinentes, peu importe son niveau.
C’est une approche qui me semble essentielle dans notre métier : savoir mobiliser des compétences variées pour mener à bien un projet. La clé, ce n’est pas de tout maîtriser soi-même, mais de savoir identifier où chercher l’information, et comment la rendre accessible.
Une réflexion sur la légitimité
Je conclurai avec une réflexion sur le syndrome de l’imposteur. Je l’ai vécu en tant qu’enseignant, et je le retrouve parfois dans le regard de jeunes marchands de biens qui doutent de leur légitimité pour attaquer les bonnes affaires (et donc cherche des affaires rassurantes, souvent pas terribles en réalité).
À ceux qui se posent ces questions, je dirais donc : vous n’avez pas besoin de tout savoir pour être légitime. Ce qui compte, c’est votre capacité à apprendre, à transmettre, à collaborer et à vous remettre en question. 💡
Dans le métier MDB, comme dans l’enseignement, la vraie légitimité ne vient pas de ce que l’on sait, mais de ce que l’on fait pour progresser soi-même et aider les autres à avancer.
Un état d’esprit à partager
Que ce soit dans l’enseignement, l’accompagnement ou les opérations immobilières, tout commence par l’envie :
- L’envie d’apprendre, même quand on croit déjà savoir. 📚
- L’envie de transmettre, même quand on doute de soi.
- L’envie de se dépasser, même face à l’inconnu.
C’est cet état d’esprit que nous cherchons à cultiver à la FMDB. Une aventure que je suis fier de mener, et que je suis impatient de partager avec vous le 31 janvier.
Bonne fin de semaine à tous, joyeux Noël 🎅🎄 et souvenez-vous : enseigner aux autres, c’est aussi apprendre. 🌈
Eric